Le partage des airs

Les couleurs, les formes et les sentiments du pays

Il s’agit de parler du pays et des gens qui l’habitent. L’un ne va pas sans l’autre. La manière dont le pays existe, ses formes, ses couleurs, ses lumières, son climat influent sur la façon d’être des gens, sur leur façon de ressentir les choses et de les exprimer. Il s’agit de parler de leurs sentiments et de leur intimité.

Le partage des airs – La fille perdue

Il s’agit surtout de les chanter. En laissant de côté l’archétype de la musique auvergnate – la musique à danser – ce spectacle mettra en avant les chansons de la vie quotidienne, celles que l’on se chante pour soi ou pour les tout proches.
Il s’agit aussi de faire chanter la belle langue d’oc, elle aussi façonnée par les formes et les couleurs du paysage. Elle est portée et partagée par les voix d’André Ricros et d’Alain Gibert.
Le récital mêle des chants du répertoire traditionnel de l’Auvergne et des compositions écrites par André Ricros et Alain Gibert.
Le choix des instruments – trombone, violoncelle, clarinettes associés à la cabrette et au pinet – tout comme les arrangements d’Alain Gibert donnent une couleur particulière, élégante et douce, destinée à mettre en valeur la beauté des chants. Par-delà l’obstacle de la langue, on accède naturellement aux émotions qu’ils véhiculent.
Et pour mieux faire partager les sentiments qu’ils expriment, nos deux « musiciens bavards » intercalent quelques bouts de textes, histoires du pays ou petites pensées poétiques, échos des montagnes et des vallées, entre Planèze et Limagne… Ainsi muni du contexte, le spectateur entre de plain pied dans les chansons et a même l’impression de les comprendre, qu’il soit ou non familier avec l’occitan.
Le spectacle a une forme minimale, à peine sonorisée. Juste un peu de lumière et quatre musiciens, dans l’esprit de la musique de chambre. Un récital.

Le partage des talents

André Ricros, composition, chant, cabrette

Passionné par l’oralité et la culture de l’Auvergne, ce Cantalien s’attache depuis près de trente ans à collecter et répertorier le patrimoine musical auvergnat. Il fonde en 1985 l’Agence des Musiques Traditionnelles en Auvergne. Créateur du label Silex, directeur artistique du label Modal, il a contribué à plus de 500 productions phonographiques. Curieux de la différence, il élargit son champ d’intérêt à toutes les musiques du monde et collabore avec des musiciens d’horizons les plus divers : musique contemporaine, raga, jazz…
Parallèlement à son travail de production, il mène une intense activité artistique, en tant qu’auteur, chanteur, conteur, joueur de cabrette, de chabretou et d’accordéon diatonique. Il a présente un montage de films documentaires tournés dans le Cantal lors de ses recherches sur les arts traditionnels.

Alain Gibert, composition, arrangements, chant, trombone

Natif de Haute-Loire, Alain Gibert vient en autodidacte à la musique à travers son amour pour le jazz. Tromboniste, compositeur, arrangeur, il est l’un des co-fondateurs de l’ARFI et à ce titre membre du big band La Marmite Infernale et du Trio Apollo.
Il collabore occasionnellement avec Louis Sclavis en tant que compositeur et arrangeur. Il s’adresse aussi aux enfants, comme conteur ou en complice fidèle du chanteur Steve Waring. Depuis plus de dix ans il entretient des rapports étroits avec les musiques traditionnelles, en « musicien généraliste » conscient du sens et de la moralité de son art. Il fait profiter de son esprit d’ouverture nombre de projets régionaux. Il a composé aussi pour le théâtre et pour le cinéma. Et a sorti de nombreux disques, sous son nom ou en collectif, pour les petits ou pour les grands. L’un des derniers, Chansons à dormir couché, a reçu en 2004 le Grand Prix de l’Académie Charles Cros.

Léonore Grollemund, violoncelle

Léonore s’est formée dans les conservatoires de Clermont-Ferrand et de Lyon et dans les classes de jazz et de musique orientale de l’ENM deVilleurbanne
Son parcours passe surtout par les musiques traditionnelles auvergnates et roumaines, dont elle s’est imprégnée par de nombreux voyages en Roumanie et en Turquie. Quant à l’Auvergne, l’imprégnation a commencé très tôt puisqu’elle y est née. Vingt-quatre ans plus tard, elle joue aux côtés de Patrick Bouffard ou d’ Anne-Lise Foy. Côté musique roumaine, elle s’exprime surtout dans le quintet Musafiri.
Elle a également fait l’expérience de la musique de scène, notamment dans Titus Andronicus de Shakespeare, mis en scène par Philippe Vincent, créé en 2001 au Festival in d’Avignon.

Clément Gibert, clarinettes

Ce jeune musicien pratique avec la même générosité la clarinette et la clarinette basse. Son sens du collectif l’amène à créer, avec des musiciens de sa génération, un des groupes les plus novateurs de la scène actuelle : La Rue Râle, superbes compositions, puissance et chaleur de la musique acoustique.
La formation s’intègre dans une collectif de jeunes musiciens auvergnats, Musique en Friche, où Clément participe également à la fanfare des Défrichés et au quartet Bömek, formule idéale pour affirmer un sens de l’improvisation et une présence sans concessions.
Son goût pour la musique de scène lui a fait côtoyer la Compagnie des Ravageurs pour leurs créations Les Détraqués et On est prié de renouveler.
Il est également associé à différents spectacles de l’ARFI et de L’Auvergne imaginée.

L’histoire, la géographie et l’imaginaire

La création en 2003 de la compagnie musicale L’Auvergne imaginée permet de donner un cadre formel à une collaboration artistique qui perdure depuis vingt ans : celle d’Alain GIBERT, venu du free jazz, l’un des cofondateurs de l’ARFI, avec André RICROS, à l’origine de l’émergence des musiques traditionnelles et fondateur de l’AMTA.
Louis Sclavis fut à l’origine de leur rencontre, en confiant à Gibert les arrangements du disque Le Partage des eaux, où Ricros chantait accompagné par le quartet fameux du clarinettiste. Disque d’anthologie qui a ouvert pas mal de vannes et alimenté ensuite de nombreuses rivières.

Depuis cet événement, leur coopération n’a cessé de se montrer fertile. On peut citer :
–         une dizaine de disques ;
–         la constitution du sextet bien nommé Ici l’Auvergne ;
–         la création de théâtre musical pour le jeune public Chnoques pour la scène nationale de Clermont et Graines de spectacles ;
–         plusieurs spectacles réunissant musiciens traditionnels et improvisateurs.

La première production de L’Auvergne imaginée en tant que telle a vu le jour en 2004 : le ciné-concert L’Œil du pharmacien a permis de porter un regard – et une oreille – de notre temps sur les films tournés à Pierrefort, dans les années 1950-60, par le pharmacien de ce canton montagneux du Cantal. Une manière de mesurer le temps qui passe et de faire dialoguer les générations.
En novembre 2006, la création Jean de la Grive, avec six musiciens-comédiens-conteurs, met en lumière la richesse du patrimoine des contes auvergnats, à travers un spectacle exubérant pour tous les publics.
Bien que venus d’horizons très différents, voire opposés, Alain et André se retrouvent dans une démarche semblable : liberté dans le rapport aux formes, fidélité à l’esprit de la culture populaire, dont la poésie a la pudeur de se planquer dans le quotidien et où l’inventivité sait bousiller le folklore.
Autre atome crochu entre Gibert et Ricros : le sentiment d’appartenir à la géographie autant qu’à l’histoire, de ne pas être en Auvergne de simples locataires mais d’en accepter l’héritage idéal. En deux mots : la fierté d’habiter l’Auvergne Imaginée.

Retrouvez le Partage des airs sur le site de l’AMTA : http://www.amta.com.fr/fr/production/titre.asp?codetitre=603

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