Le merle

Cette polka est interprétée par Jean Thialier à la clarinette, enregistré à Saint-Julien-de-Coppel dans le Puy-de-Dôme par l’AMTA le 8 janvier 1991.

Il s’agit d’une version de « quand lo merle sauta al prat », polka très connue et répandue, tant dans la tradition orale que dans le répertoire des groupes folkloriques, Elle diffère cependant de la version dite « standard » par  quelques variations mélodiques de fin de phrases (mesures 2, 6 et 17). Il peut s’agir d’un apport du musicien lui-même ou de l’apport d’un autre musicien qui lui a transmis. Ces quelques variations donnent une couleur qui fait échapper ce morceau à sa couleur tonale habituelle en mettant sous l’appui la sixte (sixième note de l’échelle en partant de la note principale, voir mesures 2 et 6).

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Ce joueur de clarinette affectionne le registre aigu et pousse parfois jusqu’au suraigu, dans lequel il est assez à l’aise. La clarinette permet un jeu véloce et souple dont Jean Thialier profite. Son phrasé est assez intéressant : les notes rapides sont liées et coulées à la manière d’un violoneux, les autres notes sont détachées et pointées, ou allongées quand elles lui servent d’appui. Ces articulations sont donc réparties suivant le rôle des notes, celles qui servent de repères étant toujours détachées. Cette alternance de jeu coulé et de jeu détaché donne à ses morceaux un aspect à la fois flottant et dansant. De plus, il prend le soin de respirer le moins possible et jamais à la fin d’une phrase, ce qui lui donne une certaine force d’entraînement.

Ces éléments permettent donc de comprendre aisément comment ce musicien pense sa musique, comment son langage musical est construit, et comment, sur un instrument non spécifiquement identitaire du territoire, on peut faire une musique à la fois personnelle et ancrée, en conservant plus l’esprit que la forme.

Eric Desgrugillers

3 Comments

    1. Bonjour,
      les paroles « standard » sont :

      Quand lo merle sauta al prat
      Leva la coeta, leva la coeta
      Quand lo merle sauta al prat
      Leva la coeta, baissa lo cap (ou « lo nas »)

      La deuxième partie est habituellement chantée au tralala. En ce qui concerne la prononciation, elle sera légèrement différente d’un endroit à l’autre en fonction des parlers (par exemple, « al » peut se prononcer « al » ou « aï » ou « y »). Je vous laisse donc vous renseigner sur le parler (« patois ») de votre coin.
      bien cordialement,
      E. Desgrugillers

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