Il était une fois … (3/3)

Ils revenaient donc en leur « époque » !

            – Tu vois mon petit, le seul endroit où nous étions sûrs de trouver des instruments suffisamment puissants pour vraiment faire du mal aux Iblis, c’était chez Lulu ! Son père était musicien. Les soirs de fêtes ou de bals, pour arrondir les fins de mois, il faisait danser les gens en échange d’une pièce par chanson choisie. On savait donc que chez lui on trouverait facilement une cabrette, un accordéon et une vielle à roue !

cabrette


Tu te demandes pourquoi on est rentré le 4 juillet, et bien parce qu’on savait qu’on serait bien plus tranquille pour franchir la porte temporelle de l’Hôtel de ville le lendemain de la venue du président de la république.

accordéon

 Arrivés chez Lulu, les enfants s’attribuèrent chacun un instrument et retournèrent le plus rapidement possible à l’hôtel de ville. Le plan était ainsi à demi achevé, mais le plus dur était encore à faire ! Ils avaient établis avec le vieil homme de la prison, que celui-ci se laisserait volontairement reprendre et qu’il révélerait aux Iblis l’époque à laquelle les enfants avaient projeté de se rendre.

            Ils se rendirent donc dans le sous-sol, où ils étaient emprisonnés quelques siècles auparavant. Ils ouvrirent la porte aux enfers, dissimulée derrière un mur de pierre et s’installèrent dans le salon de l’hôtel de Cerriers, attendant la venue des Iblis.

            – Bien sûr, me confia mon grand-père, la porte aux enfers de Rodin, on avait eu le temps de la chercher pendant nos quelques heures d’emprisonnement dans le sous-sol.  Maintenant il fallait immobiliser les Iblis et les y jeter.

             Soudain, un premier Iblis apparut. Un Iblis immense, encore plus laid et étrange que ceux qu’ils avaient vus précédemment. Dans sa main il tenait fermement une boîte à outils…

 –         « HA ENFIN ! s’écria t-il ! Je vous ai retrouvé ! »

 D’autres Iblis firent leurs apparitions, d’abord une dizaine, puis une vingtaine, enfin, la salle était entièrement remplie de ces êtres immondes.

 – « Qui pensez-vous être pour ainsi vous enfuir et me défier ! Moi ! Le puissant Kraplo ! Vous imaginiez peut-être que vous pourriez m’échapper ainsi ?! C’est ridicule ! »

             Les Iblis ne pouvaient voir les instruments de musique dissimulés derrière les chaises sur lesquels les enfants étaient installés.

             – « Je vous ai retrouvé, ne tentez pas de fuir ou vous êtes perdus ! Toute mon armée est ici avec moi et je vous conseille donc de céder à ma volonté ! Vous êtes à présent MES ESCLAVES ET CE POUR L’ETERNITE ! HA HA HA HA HA HA HA !

 –         Ha ha ha, reprirent ironiquement, Lulu, Jacquot et Le Marlou

 –         Qu’est-ce qui vous fait rire ? Dit Kraplo, à la fois intrigué et inquiété par cette bonne humeur hors de propos.

 –         Il y a, répondit Le Marlou, que nous ne sommes pas perdus, bien au contraire ! Je dirais que c’est vous qui êtes perdus ! »

Jacquot, Lulu et Le Marlou

Rapidement, nos trois comparses sortir leurs instruments et, de concert, se mirent à jouer un air de musique, sans doute une bourrée. Dans un premier temps, peu certain du résultat, ils ne jouèrent qu’à faible puissance. Les Iblis, surpris, ne purent réagir à temps ; Le son des instruments les fit se tordre de douleur. Kraplo, hurla atrocement puis dans un vain réflexe de survie, lâcha sa boîte magique pour se couvrir les oreilles. Quant à Jacquot, Lulu et Le Marlou, sentant leur cœur se répandre à l’unisson dans la moindre des notes jouées, de plus en plus confiants et épatés du talent découvert, firent jouer leurs instruments de plus en plus forts. Et, à mesure que le volume sonore prenait de l’ampleur, les Iblis, un à un s’évanouissaient.

Kraplo fut le dernier à sombrer, et, dans un dernier murmure prononça ces mots terribles :

 – « Je vous retrouverai ! »

             Tous les Iblis évanouis, il s’agissait à présent de transporter, un à un, les Iblis jusqu’à la porte aux enfers de Rodin. Pour ce faire et afin d’éviter qu’aucun des monstres ne sorte de sa léthargie, à tour de rôle, un des enfants jouait de la musique pendant que les deux autres transportaient et jetaient par la porte, un Iblis.

           – Tu vois mon petit, il y en avait tellement de ces Iblis là, que ça a bien dû nous occuper une bonne heure cette histoire ! Et une fois qu’on a eu jeté toutes ces vilaines bêtes et qu’on a refermé et verrouillé la porte sur eux, Maître Kronos est apparu.

 « Très chers amis ! NOUS Kronos, nous vous félicitons ! L’exploit que vous venez d’accomplir est incroyable ! Vous avez réussi là où tant d’autres ont échoué ! La terre est enfin débarrassée de ces terribles Iblis ! NOUS vous en remercions et NOUS vous en serons éternellement reconnaissants ! A présent je vais détruire cette porte et nous n’entendrons plus jamais parler de ces Iblis ! »

 –         Voilà mon petit, voilà ce qu’il s’est passé…

Au coin du feu, le silence reprit ses droits …

Abasourdi, je fixais mon grand-père …

Lentement, il se leva …

S’avança vers une armoire …

Me tournant le dos, il l’ouvrit…

Prit quelque chose dans ses mains…

Se retourna…

… Il tenait une boîte à outils

et une vielle à roue …

(Fin …)

vielle à roue

Texte : Julien SAGNE
Illustrations : Isabelle LADAM

 

 

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