Les Frères Maurel

Et de deux !

« Ils » c’est à dire Romain dit Wilton au violon et au chant et Raphaël dit Raphnin, à l’accordéon diatonique, remettent le pâté !

freresuaurel

Quelles histoires vont-ils nous raconter dans ce nouvel album ?

Wilton : Des histoires de coeur comme dans le premier opus. « La Moitié qui Restait » sera un album résolument plus axé autour de la boucherie-charcuterie que le précédent qui parlait beaucoup de fromages, mais au fond, tout ça dit notre attachement pour notre pays, le seul que nous vivons au quotidien et qui a encore beaucoup de choses à nous dire.

Raphnin : Comme pour le premier nous avons envie d’inviter des amis à partager une piste avec nous…je n’en dis pas plus pour l’instant !

12 morceaux choisis annoncés, comment ont-ils été sélectionnés ? Reviennent-ils de loin ou ont-ils été créés hier ?

Wilton : C’est le Saint-Esprit qui choisit, c’est comme un conclave !

Raphnin : On ne « sélectionne » pas vraiment nos morceaux. Quand ça nous plaît, on garde; sinon, non.

Dans ce disque il y aura beaucoup de nouveautés, chansons et instrus, mais pas que. Il y a des chansons et des morceaux que nous n’avons pas enregistrés sur le premier disque, pour plusieurs raisons, et avant même sa sortie, on avait envisagé de les enregistrer sur le 2ème. Nous avons aussi repris du répertoire que nous avions monté spécialement pour notre spectacle « Le Jour Où Les Poules Eurent des Dents » en 2010 et que nous avions laissé en l’état sans l’utiliser en bal ou en concert. Depuis cet automne nous avons retravaillé certains morceaux qui sonnent et envoient bien en bal.

 Qu’est ce qui vous inspire ? Avez-vous tous les 2 des sources d’inspiration communes ?

Raphnin : Mon inspiration musicale est le fruit de beaucoup de choses, mais surtout de mon état d’esprit et des découvertes (musicales mais pas que) que je fais.

Dans le premier disque j’ai composé un morceau en revenant de Beyrouth où j’avais passé une semaine qui m’a sans doute marqué à vie. Dans celui qui arrive, il y aura un morceau que j’ai composé en hommage à mon grand-père. A côté de ces inspirations affectives il y a les découvertes : un nouvel accordéon me fait découvrir de nouveaux horizons sonores, des tonalités inexplorées et de nouveaux morceaux naissent assez vite. Découverte de musiciens aussi, qui peuvent influencer mon jeu, m’apporter quelque chose de nouveau. Par exemple la musique de Serge Desaunay m’inspire beaucoup depuis que je l’ai réellement écouté il y a quelques années.

Frères Maurel en bal

En ce qui concerne notre style et l’esprit de notre musique, il est inspiré, ou plutôt influencé par les musiciens que nous avons beaucoup écoutés, qui nous ont parfois formé et qui sont devenus nos amis : je pense à Cyril Roche et à François Breugnot, à Christian Pacher, à Hervé Capel parmi bien d’autres…mais notre démarche n’a jamais été et ne sera jamais de chercher à refaire la même chose. Pour autant notre musique se rattache profondément à notre territoire, à notre campagne, à notre butte clermontoise et à nos histoires personnelles. Il y a toujours un lien fort, dans nos morceaux, avec ces éléments qui sont une part de nous, et en même temps la recherche d’une musique et d’ambiances qui parlent à tout le monde, que ce soit à notre grande-tante de la Bussière, à nos amis proches ou à un public inconnu en Berry. Une sorte d’universalisme des Combrailles.

Wilton : Musicalement, je suis très influencé par ces artistes du milieu des musiques traditionnelles qu’a cité mon frère, sans doute parce qu’après les avoir idolâtrés pendant mon enfance je les ai rencontrés adolescent et qu’aujourd’hui je les compte parmi mes amis sans jamais cesser d’admirer leur musique… Mais je suis aussi extrêmement ému par d’autres styles de musique, et, récemment, assez marqué par ma rencontre et mon expérience avec les Flying Tractors. Au-delà de ça, il y a pour moi une « poétique agricole commune » à laquelle je crois profondément. Un regard sur ma vie, sur la vie en général, qui m’amène à retenir certains détails, certains contrastes, certaines ombres : et d’un seul coup les Combrailles deviennent l’origine de tout. Les Combrailles, le bar des Beaux-Arts ou ailleurs, si j’étais de Dunkerque je serai amoureux de Dunkerque, l’essentiel pour moi c’est de raconter ce qui entre en moi comme une évidence et de sublimer les choses les plus simples, ou même les plus moches ! Des fleurs magnifiques ne poussent-elles pas dans la boue des marécages ?

 Qui écrit quoi ?

Raphnin : A part des mémoires de droit international je ne suis pas doué pour écrire grand chose. Tout ce qui est poétique dans ma tête reste dans ma tête, bien qu’essayant ponctuellement de sortir par mon soufflet. Et quand mon frère me propose une chanson, il est rare que je ne sois pas emballé ! On passe souvent beaucoup de temps sur la musique, notamment la mise en place.

Parfois, mais c’est rare, Wilton a écrit une chanson, et j’ai fait une mélodie parlant de tout autre chose, dans ma tête, de mon côté. Sans nous concerter, on se rend compte en essayant que les paroles collent parfaitement à la musique, et la fusion opère ! Parfois, Wilton a déjà pensé à une musique, et on la travaille ensemble jusqu’à ce que ça marche…il faut penser à la danse aussi !

Wilton : En fait, j’arrive souvent avec des poèmes un peu tordus. J’ai une idée de mélodie, ou pas du tout, mais jamais rien d’exploitable : il faut travailler ensemble pour fabriquer l’objet. C’est pour ça qu’en vérité tout se fait à deux, ou en tout cas, quand l’un travaille seul, il pense au rôle et à l’interprétation de l’autre.

 Comment faites-vous pour tomber d’accord sur un titre ?

Raphnin : on ne s’est jamais posé la question…

Wilton : c’est le titre qui nous met d’accord !

Une fois le choix réalisé, comment le façonnez-vous ?

Raphnin : Tout va ensemble : le choix vient avec le façonnage. Ou plutôt, on façonne et on choisit après. Pour le premier disque, on n’avait pas tout le répertoire quand on a lancé les souscriptions. C’était un pari un peu fou, de tout vouloir faire nous-mêmes, la décision a été prise en 2 jours, la souscription créée dans la foulée et c’était parti. Il a fallu sérieusement travailler sur le répertoire. On ne pensait pas avoir autant de succès !

Pour ce deuxième disque tous nos morceaux sont quasiment prêts – bien sûr il y a toujours du boulot. Mais on n’a pas « choisi » les morceaux avant de les travailler. On a commencé par les jouer et comme ça marchait bien on a décidé de les enregistrer. Il faut savoir que nous sommes relativement imprévisibles, et qu’on peut très bien changer d’avis au dernier moment et ne pas enregistrer une piste, ou à l’inverse, comme pour les « polkas des Combrailles » sur le premier disque, décider 2 jours avant d’enregistrer un autre morceau.

Wilton : Pour qu’un morceau nous paraisse bon il faut qu’il y ait une évidence, quelque chose que l’on ressent tous les deux. C’est cette évidence qui fait que nous allons nous pencher sur ce morceau et y croire, sans ressentir par la suite la nécessité de le façonner d’une autre manière. Alors on se met en face, chacun son fauteuil, et on fait tourner la meule jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de grumeaux. Nous procédons par répétitions maniaques parce que nous ne connaissons pas la théorie musicale, nous ne visualisons pas la musique comme d’autres. A force d’insister sur les passages qui coincent, on arrive à trouver le problème et à le transformer. S’il y a des arrangements, ils sont inspirés par l’harmonie, l’ambiance musicale… mais tout cela n’est que le reflet de ce que nous entendons déjà en faisant sonner une mélodie pour la première fois.

 Où sera-t-il enregistré ? Par qui ? Quand ? Date de parution ?

Raphnin : L’album sera enregistré comme le précédent, à la maison (Banson, commune de Combronde, ni bon vin, ni bon monde !), dans le salon, par notre précieux ami Pierre-Yves Clémot, le 3ème frère Maurel tant il a participé à la bonne réalisation du premier disque. On fera ça début août, quand il fait 35 à 40 degrés dans le salon : c’est plus sympa.

Je pense qu’il sortira pour Noël 2013, enfin, j’espère !

Wilton : Déjà pour le premier album, l’engagement de réaliser le disque sans sponsor ni subvention a apporté une dimension humaine à la réalisation : Comme ce sont les souscripteurs qui financent à 100% la création du disque, on a l’impression, avant d’enregistrer les premières notes, qu’on le fait pour eux, car on a leur nom, leur générosité et on sait qu’ils attendent notre CD. C’est très chaleureux et motivant, à l’instar des conditions très intimistes d’enregistrement, de mixage et de mastering, qui se fait en trio dans le calme et à la maison…

http://maurel-freres.e-monsite.com/ !

 

 

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