UN CINÉ-CONCERT POUR LES 20èmes « VOLCANIQUES » AU GAMOUNET

  Les-Volcaniques
L’association « Les Brayauds », située à Saint-Bonnet Près Riom, pétrit les musiques traditionnelles de Basse-Auvergne depuis plus de trente ans. Le Gamounet, un ensemble de maisons vigneronnes réhabilité en centre associatif dédié aux « cultures de pays », se fait l’hôte de nombreux bals -quasiment tous les mois-. C’est un lieu où l’on rassemble les générations et on transmet les savoirs et les connaissances acquises lors des nombreuses années de collectage en Combrailles, en pays Brayaud et même en Artense.

                Le  festival de l’été, du 5 au 9 Juillet cette année, propose une série de soirées complétant la plongée dans les cultures brayaudes que vivront les « stagiaires » inscrits dans l’un des 9 ateliers collectifs qui rythment habituellement la semaine (Bourrée niveau 1 & niveau 2, vielle, violon, cornemuses, clarinette, accordéon diatonique, chant, et atelier collectif multi-instrumental). Lors de ces soirées ont lieu des bals évidemment, mais aussi des spectacles, des conférences, une projection de film documentaire et des repas musicaux où l’on ne se lasse pas de goûter chaque année à la cuisine traditionnelle du pays, et aux plats  légendaires qui participent de la renommée de l’association…

Le Chant du Travail

Cette année, pour la vingtième édition, une soirée « ciné-concert »  toute particulière verra le jour. En effet, les Brayauds ont réfléchi à une façon de renouveler les habituelles projections de film documentaire du festival, pour plus de cohérence entre les contenus du film présenté et le reste des propositions. Clémence Cognet, violoniste formatrice au sein de l’association, a été chargée spécialement de coordonner l’opération :

477076_10151408566290735_1156478768_o

L’été dernier et à l’automne, j’ai eu plusieurs fois l’occasion d’échanger avec Philippe Véniel, notamment à propos d’un ciné-concert éphémère et improvisé qu’il avait mis en place aux Rencontres de Saint Chartier. Il recrutait chaque jour des musiciens sur le festival pour venir jouer de la musique sur un film de collecte, sans leur parler de son contenu. Chaque soir un film nouveau, des musiciens différents, personne n’était au courant de ce qu’allait montrer le film, ni les musiciens, ni les spectateurs. J’ai trouvé l’idée fantastique et elle entrait parfaitement en résonance avec le besoin de ré-enchanter la soirée cinéma, de proposer quelque chose de nouveau artistiquement sur le festival. J’ai donc fait une  proposition semblable au Conseil d’Administration des Brayauds, l’aspect « improvisation » et réaction musicale spontanée aux images ayant pris pour moi une nouvelle importance,  après le début de mon travail avec l’Auvergne Imaginée et la découverte des ciné-concerts de l’ARFI. »

 

Ainsi, l’idée d’un ciné-concert intitulé « Le Chant du Travail » a suivi son court. Deux films seront présentés, et soumis à l’imagination musicale de deux groupes de musiciens de l’association,  tous proches et complices de Clémence, choisis pour leur curiosité à l’égard de projets innovants comme celui-ci.

« Louis Jacques, Antoine Cognet, Cécile Birot-Delrue et Marthe Tourret jouent « La Batteuse », un film de famille sur les travaux des moissons autour de Chareil-Cintrat, là où mon père et mon grand-père ont grandi. Loïc Etienne, Mathilde Karvaix, Jacques Puech et Béatrice Terrasse jouent « Le Fléau du pétrin », un montage de 5 films de Jean-Dominique Lajoux traitant des travaux agricoles.

capturelajouxDans un souci de cohérence du festival, pendant lequel nous faisons référence aux archives très régulièrement dans les stages, archives que l’on utilise parfois comme matériau pédagogique, il nous a semblé intéressant et logique de présenter des films de collecte sous une forme différente que celle abordée jusqu’alors, une manière de montrer qu’on utilise le patrimoine, qu’ on se le réapproprie, qu’on invente avec, que l’on crée. Il nous fallait des films muets ou qui présentaient un intérêt sans le son. Je cherchais au départ des films de noce ou de travail agricole, thèmes qui d’emblée m’inspiraient du point de vue musical. J’ai très vite pensé à « la Batteuse » qui traînait dans les tiroirs chez mes parents. Je suis ensuite allée fouiller à l’AMTA, où Julien Sagne m’a montré les films de JD Lajoux qui sont magnifiques et très musicaux, pleins de rythme, de mouvements très répétitifs, on a rapidement eu l’autorisation de les utiliser.

Ouvrir le champ de la pratique

Ces films de collectage, sont tout à la fois matériau pédagogique et support de création artistique. Somme toute, il s’agit là d’un principe fondamental des musiques traditionnelles : s’imprégner d’un patrimoine culturel immatériel pour trouver sa place et inventer son rôle, tout en facilitant la possibilité à d’autres d’employer la même démarche, pour raconter d’autres histoires.

Avec le traitement de l’image, c’est une nouvelle trappe qui s’ouvre :

« A mon sens, pour s’exprimer le plus justement possible en tant que musiciens dans la cité, il nous faut sans cesse explorer et réinventer de nouvelles manières de faire de la musique, de nouveaux champs d’inspiration ; l’image en est un. Notre contexte d’expression à nous, musiciens de l’association, est d’ordinaire très restreint, souvent borné au bal. Je trouvais ça excitant d’ouvrir le champ.  De plus, chez les Brayauds, nous avons besoin de croiser les énergies et de multiplier les liens, de s’engager ensemble pour des choses diverses. Créer ces deux groupes inédits pour faire la musique d’un ciné-concert me semblait un bon prétexte à ça. Les musiques traditionnelles sont notre matériau d’expression, notre manière de dire. Elles sont protéiformes et se prêtent à tous les jeux, pour peu qu’on le veuille bien. Les jouer en réaction directe à des images, les user de manière spontanée, comme un genre de répartie sensible leur donne un nouvel aspect et prouve, s’il était besoin, leur ancrage dans le présent absolu, l’instantané. »

Alors, sans hésiter rendez-vous au Gamounet à Saint-Bonnet Près Riom, pour vous plonger dans ce festival qui sera également l’occasion de quatre sorties officielles de disques : QUAUS DE LANLA (bal d’Auvergne à la voix), LES BÂTONS DE QUARTIER (trio Bourbonnais issu de La Chavannée), DUO ARTENSE (Basile Brémaud et Hervé Capel remettent le couvert…) ainsi que le Volume 2 des « BOURRÉES DU MASSIF CENTRAL » des Brayauds que nous proposent les quelques 10 groupes de l’association qui bien voulu participer à l’aventure.

77404559_o

Renseignements, réservations :

Les Brayauds
Le Gamounet – 40 Avenue de la République
63200 Saint-Bonnet Près Riom
04 73 63 36 75
Brayauds@wanadoo.fr

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.