Le 9 Juin, découvrez « L’Autre », dernière création de La Nòvia

C’est devenu un rituel. Chaque mois de Juin, le collectif La Nòvia s’installe à la Grange des Vachers à Rosières, nichée dans les plis torrentueux de l’Emblavez, pour y monter les tréteaux de son annuel « Bal Acoustique ». Le principe est élémentaire : c’est un bal trad’, les musiciens jouent et le public danse. Sauf qu’ici, on fait fi des sonos, des kilomètres de câbles et des larsens intempestifs, car c’est écrit sur l’affiche : c’est un bal « a-cous-tique ». Chercher à retrouver le son naturel des instruments dans une grange peut paraître rétrograde aux yeux des plus médisants, et pourtant, cette salutaire parenthèse dans le déchaînement sonore du quotidien trouve à chaque édition un public conquis par l’expérience et le dépaysement phonique…

Depuis quelques années, La Nòvia, qui arpente son domaine dans les longitudes des musiques traditionnelles du Massif Central et les latitudes des musiques contemporaines (courant La Monte Young, Terry Riley, Tony Conrad…), se permet des aller-retours au delà des scènes de bal et des lieux de concerts alternatifs. L’an dernier, c’était In C, une célèbre pièce de Terry Riley, que onze musiciens du collectif s’appropriaient dans une interprétation inédite faisant la part belle aux timbres des instruments traditionnels commandée par le Lieu Unique (Nantes) et le Centre Pompidou…

 

 

 

 

Cette année, une nouvelle création sera présentée au bal acoustique. Il s’agit de « L’Autre », une exploration résolument vocale d’un répertoire de chansons issues de la tradition orale, guidée par le compositeur Guilhem Lacroux, que l’on sait par ailleurs guitariste dans les groupes Toad et Faune. Pratiquant depuis une vingtaine d’années les musiques traditionnelles du Massif Central, il dit les avoir toujours eues dans ses oreilles, comme d’ailleurs les musiques expérimentales, contemporaines, psychédéliques.

GL. « Je n’ai jamais rien séparé. Il s’agit de genres certes différents, mais pas forcément d’esthétiques différentes. Dans ce projet,  il s’agissait d’éviter le piège d’une musique figée et de proposer des modes d’écriture permettant à chaque interprète de s’en emparer. »

Ainsi donc sur scène nous retrouverons Basile Brémaud, Clément Gauthier et Jacques Puech, trois chanteurs issus des musiques traditionnelles, et Cristel Boiron et Isabelle Deproit, chanteuses de l’ensemble Résonances Contemporaines. Un projet émanant du collectif La Novia, confié à Guilhem Lacroux, à qui nous posons quelques questions pour en savoir plus  :

L’initiative émane-t-elle du compositeur que vous êtes ou provient-elle d’une commande, ou encore d’un désir partagé au sein du collectif ? 

GL « En fait, Jacques – Puech – me faisait remarquer un jour qu’il y avait beaucoup de groupes et projets avec de la voix au sein de la Novia, mais rien de purement vocal et que l’on avait jamais pris le temps de développer cet aspect là. Comme j’écris beaucoup de musique vocale, l’idée est venue d’écrire, d’arranger, d’expérimenter pour de la musique a Capela autour du répertoire du massif central. Puis après réflexion, on a trouvé que cela serait intéressant de se frotter à d’autres vocalités afin de s’en enrichir. »

Comment envisagez-vous la composition par rapport au répertoire dit « traditionnel » ? 

GL « Les musiques écrites ont toujours une part d’oralité en elles – c’est flagrant en musique ancienne, avec toute l’ornementation, la notation pour le continuo, etc.. mais les musiques de traditions orales portent en elles une fixité, que cela soit dû au collectage qui pose des repères mélodiques et textuels, ou bien par la métrique que soumet la danse. Ce travail m’a donc permis de proposer une écriture en partie pour des non lecteurs ou peu lecteurs, basée sur des processus, des règles de jeu, des notations graphiques et des parties improvisées. »

Guilhem Lacroux

Les chansons choisies ont apparemment trait à une thématique commune, celle des relations homme-femme. Était-ce un point de départ pour cette création ? 

GL « Il s’agit véritablement d’un point de départ ou d’arrivée et non d’un prétexte, car je voulais se faire rencontrer, se frotter, se cogner deux approches à priori différentes, à savoir musique orale et musique écrite, musique traditionnelle et contemporaine, deux langues – le français et l’occitan, voix d’hommes et voix de femmes. Le répertoire qui parle de la relation homme/ femme est immense et riche. »

 

Comment la rencontre entre les deux pratiques (musique contemporaine, musique traditionnelle) s’est déroulé à l’intérieur du projet ?

GL « Cela fût très riche, je crois, car tous les chanteurs ont accepté de sortir de leur zone de confort : Les hommes en chantant de la polyphonie, les femmes en chantant en occitan par exemple. Ils se sont donc accompagnés mutuellement, en échangeant leurs connaissances, leurs pratiques et en trouvant moult points communs.  »

Nous vous invitons donc à rencontrer cet « autre » qui n’attend plus que vous… lors du bal acoustique de la Nòvia, samedi 9 Juin à la Grange des Vachers, Blanlhac, Rozières !

Pour vous donner envie, voici un court extrait du concert, filmé lors de son avant-première au « Festival des Voix du Prieuré » au Bourget-Du-Lac (73) le 22 Mai dernier :

D’autres propositions vous seront faites ce même jour, à découvrir sur le site de la Nòvia : http://www.la-novia.fr/evenements.php

Contact La Nòvia : 04 71 09 32 29 – novia43{at}gmail.com

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