04- Contes de Noël – « L’étoile du berger »

Il était une fois et ce ne fut qu’une fois Celle où tout se passe Qu’une étoile dont je ne me souviens pas À l’égal de ce qui ne se dit pas Ne repassa pas les plats Il était une fois une étoile perdue dans l’immensité du ciel et qui dérivait depuis des millénaires dans la galaxie. Tant et si bien qu’elle ne savait plus où elle se trouvait et encore moins où elle devait aller. Alors qu’elle s’apprêtait à se laisser choir en se précipitant vers une planète qui l’avait attirée par sa beauté, ses yeux bleutés, son aspect …

03 – Contes de Noël – « Le bœuf et l’âne »

Comme chaque soir la porte de l’étable était refermée sur leur chaleur et dans la paille que l’on avait étendue sur leur couche. Le bœuf et l’âne, seuls résidents de cet espace où les lueurs du jour venaient de dessiner leurs dernières ombres, s’apprêtaient à se coucher après avoir échangé quelques propos, toujours les mêmes, sur une journée équivalente à toutes celles qu’ils avaient partagées. Alors que la dernière mouche venait de se blottir dans les poils de l’âne, la porte s’ouvrit et la nuit pénétra claire et fraîche, apportant avec elle une légère inquiétude ou du moins l’empressement pour …

02 – Contes de Noël – « La nuit de Noël »

L’effervescence était à son comble et nous étions dans l’incapacité de la réguler, de lui donner un rythme et un sens, même le plus élémentaire. Les sabots de chacun étaient placés par paire ouverts dans la bouche de la cheminée où les braises venaient d’être recouvertes afin qu’elles puissent attendre le retour de toute la famille. Quand la porte s’ouvrit, une bourrasque de vent emporta avec elle une multitude de flocons qui traversèrent la pièce et recouvrirent, comme un drap posé sur la haie d’en face, une partie du parquet où nos pas laissèrent des marques de toutes les dimensions. …

01- Contes de Noël – « Ecoutez-moi cette épaisseur »

Avant d’aller se coucher, les nuages s’étaient arrêtés au-dessus de nos têtes et au fur et à mesure que les suivants arrivaient, comme pour s’empiler les uns sur les autres, tout est devenu noir, à tel point que le soleil disparut deux heures avant sa chute derrière le bois échevelé de l’hiver. Le lendemain matin, lorsque ma grand-mère vint pour nous réveiller, tout nous sembla pris dans un étau qui nous clouait au lit. Elle s’approcha, se pencha sur nous et nous dit : – Écoutez-moi donc cette épaisseur. Et nous avons constaté que le silence avait changé depuis la …