Revitalisons la culture pour faire face aux impacts socio-économiques de la crise sanitaire !

Revitalisons la culture pour faire face aux impacts socio-économiques de la crise sanitaire !

Depuis plus d’un an, l’UFISC (Union Fédérale d’Intervention des Structures Culturelles), ses 18 organisations membres, Opale/CRDLA Culture et plusieurs organisations, réseaux, fédérations de dimensions régionales et nationales s’associent et se mobilisent auprès des structures artistiques et culturelles et de l’ensemble de nos concitoyen·ne·s pour faire face à l’impact de l’épidémie de COVID-19. Ensemble, ils ont constitué un collectif solidaire, la Mobilisation et Coopération Arts et Culture (MCAC).

En avril 2020, les membres de cette MCAC lançaient une première grande enquête nationale ayant pour objectif d’évaluer l’impact de la crise sanitaire sur les acteur·rice·s artistiques et culturel·le·s et d’identifier les mesures et accompagnements pour y faire face. Les résultats de ce travail ont permis de faire remonter de manière fine aux pouvoirs publics les problématiques rencontrées par les acteur·rice·s, d’élaborer des propositions concrètes en termes de politiques publiques (notamment un grand Plan de Revitalisation Culturelle), et d’affiner les réponses collectives apportées aux acteur·rice·s par le biais de mesures et d’accompagnements collectifs et individuels personnalisés et adaptés (à travers, entre autres, la création du « Centre d’assistance mutualisé Art & Culture »).


►  Consultez la note de synthèse de l’enquête


Dans la continuité de ce premier travail, les membres de la MCAC ont décidé de lancer en janvier 2021 une seconde enquête nationale auprès de toutes les structures culturelles (membres ou non de l’UFISC et des organisations de la MCAC) en centrant les questionnements sur les aspects socio-économiques et financiers. Il s’agissait d’approfondir, à l’aune de la première enquête et après une année de crise, la connaissance commune des difficultés et des problématiques rencontrées par les structures culturelles.

Cette enquête flash coordonnée par l’association Opale/CRDLA Culture, l’UFISC et la FEDELIMA, donne la mesure de l’impact socio-économique de la crise sanitaire de la COVID-19 sur les structures du champ artistique et culturel, en particulier les associations culturelles employeuses (ACE) et structures de l’Économie Sociale et Solidaire :

une diminution des produits d’exploitation représentant en moyenne -25 % du budget de référence (2019) des structures ;
une baisse nette des frais de personnel représentant en moyenne -9,5 % de leur budget de référence ;
des recettes propres en baisse importante (-35 %), dont la perte équivaut en moyenne à -24 % de leur budget de référence.
Certes, la stabilité des subventions et les aides exceptionnelles liées à la crise ont amoindri la baisse du chiffre d’affaires des structures. Et dans le même temps, la nette dégradation de l’activité allant jusqu’à son absence, a entraîné une diminution des frais de personnels et une limitation des dépenses et charges liées aux activités. En moyenne, les aides exceptionnelles versées dans le cadre de la crise sanitaire de la COVID-19 ne « compensent » que pour moitié les pertes budgétaires des structures.

Concernant l’impact sur la masse salariale, les diminutions les plus importantes de frais de personnels s’observent chez les producteurs et les compagnies qui sont les premiers employeurs de salarié∙e∙s artistes et technicien∙ne∙s en intermittence. Par ailleurs, on constate une baisse de -29 % du budget total consacré à la rémunération des artistes-auteur∙rice∙s entre 2019 et 2020. Cela montre le gigantesque impact de la crise sur l’emploi direct et indirect, et donc sur le revenu des travailleur∙euse∙s indépendant∙e∙s et intermittent∙e∙s, du secteur artistique et culturel.

Enfin, de nombreuses inquiétudes s’expriment. 45 % des répondant∙e∙s à l’enquête pensent que leur situation va continuer de se détériorer, et environ un quart s’attendent à une baisse des subventions et des soutiens de leurs collectivités territoriales partenaires.

Il∙elle∙s expriment également de nombreuses craintes quant à l’impact de la crise à moyen terme (deux ou trois prochaines années) : commanditaires plus frileux à s’engager, embouteillages de propositions artistiques dans les lieux de diffusion, phénomènes de dérégulation, modifications de pratiques professionnelles induites par la mise en œuvre d’activités « à distance », non-retour des spectateur∙rice∙s, pratiquant∙e∙s…

Les mesures mises en œuvre par les pouvoirs publics, État, collectivités territoriales et organismes parapublics, ont permis dans l’ensemble de « limiter la casse » et aux structures de survivre pour un grand nombre d’entre elles. Mais les répercussions sur l’emploi direct et indirect comme sur le moral du secteur sont importantes. Un arrêt soudain des mesures, activité partielle ou aides exceptionnelles, sans que soit assurée une reprise efficiente, mettrait à mal l’équilibre précaire qui a été plus ou moins maintenu jusqu’à présent.

Le contexte sanitaire est loin d’être revenu à la normale et les structures continuent à se confronter à de grandes difficultés pour la mise en œuvre de leurs activités. Les dernières mesures annoncées vont une fois de plus largement peser sur le secteur culturel. Les effets domino de cette crise vont s’installer dans la durée.

C’est pourquoi nous appelons à un soutien de long terme. Un soutien durable, renforcé, qui va au-delà de la mise en place de mesures de secours ponctuelles nécessaires pour faire face à la crise, dans la perspective d’une revitalisation culturelle et d’un « après » réinventé, plus solidaire et plus humain.


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